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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 20:11

Ceux et celles qui, sur leur ordinateur, n'ont pas suivi en direct le marathon de New-York retransmis par ABC sur le site officiel de la course ont manqué quelque chose. il s'agit d'une épreuve originale : l'élite hommes et l'élite femmes, une trentaine dans chaque groupe, partent chacun de leur côté avant le peloton des 50 000 concurrents.

Ne parlons pas du groupe de tête masculin : les coureurs donnaient l'impression d'effectuer leur jogging matinal de décrassage. Parlons de notre championne d'Europe, Christelle Daunay, une championne d'exception, qui s'est déjà classée 3ème puis 4ème à New-York.

Son défi était risqué : après deux graves blessures, l'une qui l'a empêché de participer aux JO de Londres, l'autre qui l'a empêché de participer au championnat du monde à Pékin, Christelle réussit un retour flamboyant : 5ème en 2 h 26' 57", se qualifiant pour les JO de Rio (barre à 2 h 28'). C'est son meilleur chrono à New-York où le parcours est loin d'être tout plat.

Originaire de la Sarthe mais licenciée au SCO Ste Marguerite de Marseille, Christelle a couru intelligemment. Sachant qu'elle aurait de la peine à battre les trois africaines de tête, elle est sagement restée en queue du peloton des dix meilleures. Au bout de 1 h 45' de course elle a commencé à être distancée. A quelques kilomètres de l'arrivée elle pointait en 6ème position à plus de 3' de la première, Keitany ; or celle-ci termine en 2 h 24' 25". En finissant avec seulement 2'32" de retard, Christelle a été la plus rapide dans le final !

A 40 ans Christelle sauve l'honneur du marathon français, ainsi qu'elle le fait depuis des années. Sa dauphine vaut une dizaine de minutes de plus. Chez les hommes le récent champion de France a gagné en 2 h 18', quand il faut réussir 2 h 10' afin d'être compétitif au niveau international.

Difficile pourtant de critiquer nos meilleurs marathoniens : ce sont sûrement des garçons courageux, de bonne volonté, mais qui n'ont sans doute pas la chance de se trouver dans les meilleures conditions pour réussir des performances significatives. Leurs chronos, anecdotiques, leur permettent seulement d'être invités dans les "petits" marathons. Difficile de leur en vouloir, le marathon est une compétition difficile, l'entraînement est parfois rébarbatif, éprouvant, exigeant de tout sacrifier pour lui, et cela pour des résultats souvent aléatoires.

La FFA a mis sur pied récemment une nouvelle structure afin de faire progresser nos marathoniens et nos marathoniennes : bon courage à ses dirigeants. Comme on dit, "y a du boulot"...

Michel Delore

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